À quel âge ne plus payer d’impôt sur le revenu : nos conseils pratiques

En France, l’âge n’efface pas automatiquement l’impôt sur le revenu. Pourtant, des seuils spécifiques, des abattements et des exonérations s’appliquent dès 65 ans, modulant le montant dû chaque année. Les retraités bénéficient aussi de dispositifs méconnus, tels que l’abattement spécial pour revenus modestes ou l’exonération partielle de certaines pensions.Des erreurs fréquentes persistent lors de la déclaration, privant certains contribuables de réductions légales. D’autres tirent profit de règles peu mises en avant, réduisant leur charge fiscale bien avant d’atteindre les âges les plus avancés.

Impôt sur le revenu à la retraite : ce qui change vraiment après 60 ans

Le passage à la retraite bouscule la façon dont l’impôt sur le revenu s’applique. Dès les 60 ans atteints, le calcul du revenu imposable commence à refléter la nouvelle situation : les pensions de retraite, qu’elles proviennent d’une caisse du privé, de la fonction publique ou du régime militaire, entrent pleinement dans le calcul. Bonne nouvelle, elles sont automatiquement réduites de 10 % via un abattement forfaitaire, plafonné chaque année afin que son effet reste mesuré.

Pour ceux dont les ressources restent modestes, le barème fiscal prévoit une exonération complète si le revenu fiscal de référence (RFR) n’excède pas un seuil spécifique : par exemple, 12 455 € par part en 2024. Si ce seuil est dépassé de peu, un taux réduit s’applique. Cette mécanique permet d’adoucir la pression fiscale dès le passage à la retraite, à condition de surveiller l’évolution des revenus du foyer pour conserver le bénéfice de ces allègements qui changent chaque année.

Depuis la généralisation du prélèvement à la source, la gestion de l’impôt se veut plus souple. Les caisses de retraite retiennent le montant dû selon le taux personnalisé reçu des impôts, et tout changement (baisse ou hausse de la pension, nouvelle situation familiale, ajout de revenus) doit vite être déclaré pour ajuster ce taux. Une vigilance s’impose : attendre la régularisation peut parfois devenir très coûteux.

Ne pas négliger la contribution sociale généralisée (CSG). Son taux, retenu chaque mois sur la pension, dépend du RFR. Le franchissement d’une tranche, parfois pour quelques euros supplémentaires, entraîne une hausse de prélèvement, amputant sensiblement le versement net perçu. Mieux vaut garder un œil sur cette variable souvent sous-estimée.

À partir de quel âge peut-on bénéficier d’exonérations fiscales ?

Franchir le cap des 75 ans donne accès à des allègements fiscaux spécifiques, sous réserve de respecter certains plafonds de revenus fixés chaque année (en 2024, il faut un RFR inférieur à 12 455 € pour une personne seule). À cet âge, la taxe foncière sur la résidence principale peut disparaître pour les ménages respectant la condition de ressource. Même si vous entrez en maison de retraite ou en EHPAD, l’exonération reste acquise tant que le logement principal n’est ni occupé ni loué.

Plusieurs dispositifs allègent la fiscalité des seniors selon différents critères :

  • Suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale dès 60 ans pour les bénéficiaires de certaines allocations sociales.
  • Allégement (voire suppression) possible de la taxe foncière pour les contribuables âgés remplissant les conditions de ressources définies annuellement.
  • Les propriétaires de plus de 65 ans, sous conditions de ressources et parfois de cohabitation avec une personne relevant d’un dispositif de solidarité, peuvent aussi voir leur taxe foncière réduite.

Les personnes percevant l’allocation aux adultes handicapés se voient appliquer ces mêmes avantages, sans formalité supplémentaire. En revanche, concernant l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), l’âge ne constitue pas un motif de réduction : seules certaines situations très particulières, comme l’entrée en établissement spécialisé, viennent modifier la donne. Il est toujours conseillé de se référer aux textes officiels au moment de la déclaration.

Les principaux abattements et dispositifs pour alléger sa fiscalité en 2025

À la retraite, différents outils permettent de limiter la charge de l’impôt sur le revenu. Tous les bénéficiaires de pensions (régime de base, complémentaire, pension de réversion…) profitent d’office d’un abattement forfaitaire de 10 %, jusqu’à 4 123 € en 2024, qui allège la base imposable avant l’application du barème progressif. Aucune majoration cumulative n’est possible sur ces revenus-là ; l’avantage ne s’additionne pas avec d’autres déductions.

À partir de 65 ans au 31 décembre de l’année d’imposition, un abattement supplémentaire vient se greffer si votre revenu fiscal reste sous un certain seuil. Pour une personne seule avec un RFR inférieur à 16 410 €, ce montant atteint 2 746 €, il grimpe à 5 492 € pour un couple. Cette mesure a été pensée pour préserver le pouvoir d’achat de ceux soumis à un effort fiscal élevé malgré leur situation modeste.

Autre levier tangible : la demi-part fiscale, attribuée aux veufs, veuves, ou à toute personne ayant élevé seule un enfant durant au moins cinq ans. La prise en compte de ce critère dépend de la situation familiale constatée au 1er janvier de l’année visée par la déclaration. Une subtilité administrative mais aux effets parfois très concrets sur le montant final de l’impôt.

Côté placements, le Plan d’Épargne Retraite (PER) autorise la déduction des versements volontaires du revenu imposable, dans la limite de 10 % des revenus professionnels ou d’un plafond annuel. Ceux qui investissent dans la location meublée via des dispositifs adaptés (type Pinel ou Censi-Bouvard) se voient octroyer des réductions fiscales sous réserve de respecter plafonds et durée de mise en location.

Bien d’autres outils existent pour alléger la note : crédit d’impôt pour les services à la personne, soutien familial (hébergement en établissement) ou rénovation énergétique… Chacun obéit à des critères précis. Pour tirer pleinement avantage de ces dispositifs, une bonne lecture des notices officielles et parfois un échange avec les services fiscaux s’avèrent payants.

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Conseils pratiques pour réduire ses impôts quand on est senior ou retraité

Réduire l’impôt sur le revenu à la retraite passe par des choix avisés et, souvent, par une bonne connaissance des possibilités qui existent.

Examinez dans le détail votre recours aux services à la personne. Embaucher une aide-ménagère, recruter un jardinier ou une aide à domicile offre droit à un crédit d’impôt de 50 % sur les sommes dépensées dans la limite d’un plafond fixé par la loi. C’est une façon concrète d’optimiser ses dépenses tout en rendant le quotidien plus facile.

Pensez aussi à l’adaptation du logement : certains travaux, comme la pose d’une douche accessible ou l’installation d’un monte-escalier, donnent droit à un crédit d’impôt de 25 % plafonné à 5 000 € pour une personne seule. Ces opérations, validées par devis et réalisées par des entreprises agréées, doivent être déclarées pour ouvrir droit à la réduction.

Le soutien financier aux associations d’intérêt général permet d’aller plus loin : 66 % des sommes données (ou même 75 % selon la cause) sont déductibles. Les dons réalisés sur l’année précédente sont à intégrer soigneusement lors de la déclaration.

Un dernier conseil : sollicitez régulièrement votre centre des finances publiques pour recenser toutes les aides adaptées à votre situation, des travaux d’adaptation du logement aux rénovations énergétiques. Anticiper, c’est parfois le meilleur moyen de saisir une opportunité de réduction fiscale à temps.

À la retraite, le pilotage de la fiscalité devient un véritable jeu de stratégie. Anticiper, questionner son mode de vie, s’informer sans relâche, c’est ouvrir la voie à une retraite où l’impôt ne dicte plus ses règles sans discussion.

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